• Péyi an nou

    Péyi an nou

    Péyi an nou | Jessica Oublie & Marie-ange Rousseau | éditions Steinkis
    205 pages | 9782368461242

    Péyi an nou est une BD parlant du Bumidom (Bureau pour le développement des migrations dans les départements d’Outre mer), une agence d'Etat ayant organisé les migrations antillaises, réunionnaises et guyanaises entre 1960 et 1980. Elle aborde la politique et le fonctionnement du Bumidom ainsi que ses conséquences.

    Cette BD est co-réalisée par deux parisiennes et sortie le 25 Octobre 2017. Née d'une volonté d'en savoir plus sur le passé de sa famille, c'est aux cotés de Marie-Ange Rousseau (dessin) que Jessica Oublié (texte), d'origine guadeloupéenne et martiniquaise, se lance dans une enquête sur les migrations des DOM. Péyi an nou est l'aboutissement de ce travail et constitue un hommage aux Français contraints à l'exil dans un pays qu'ils pensaient être le leur, la France.* 

    • Jessica Oublié a fait ses études à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, à la Chambre de commerce et d'Industrie de Paris, et au Conservatoire National des Arts et Métiers.  Elle est diplômée en maîtrise d'Histoire de l'Art, spécialisée en Art Africain, avec plusieurs masters et autres diplômes (langues étrangères, management, analyse du travail et développement des compétence).
    • Marie-Ange Rousseau a un BTS en communication visuelle option graphisme, édition et publicité, ainsi qu'une formation en multimédia. Elle est également diplômée du CESAN en bande-dessinée et illustration.

    * résumé de la quatrième de couverture

    Péyi An Nou a reçu le prix Etudiant de la BD Politique France Culture cette année 2018.

    La bande dessinée est à la fois autobiographique et historique. Elle commence avec Jessica Oublié venant à s'interroger sur son passé. Jessica décide alors d'écrire le roman de famille. Elle fait la connaissance Marie-Ange Rousseau, et toutes les deux partent à la découverte. Nous les suivons alors dans leurs nombreuses interviews. Elles rencontrent des spécialistes (historien·ne·s, sociologues, chercheur·se·s, enseignant·e·s, syndicalistes) et des personnes directement concernées (des migrant·e·s, la première et deuxième générations, des métisses - certains des spécialistes peuvent l'être aussi). Elles se rendent même aux Antilles pour les interroger. Au travers de leur voyage et de leurs recherches, elles retracent l'histoire du Bumidom, de sa création à sa fermeture, et ses conséquences culturelles et économiques.

    Péyi an nou

    Vous pouvez retrouver cet extrait en format pdf sur le site des éditions Steinkis : http://steinkis.com/peyi-an-nou-3-80.html

    Il y a d'autres extraits sur la chaîne YT de la BD : https://www.youtube.com/channel/UC0RpRMTuwlqZJpPk9gaH-hA/videos

     

    Péyi an nou

     

    ~ Mon avis sur Péyi An Nou ~

    Je ne connaissais absolument pas l'histoire autour du Bumidom. C'est un sujet complexe et très intéressant. J'ai passé beaucoup de temps sur ma lecture. Je crois que c'est la première fois que j'ai pris des notes en lisant une bande dessinée, et j'ai du feuilleter de nombreuses fois mon exemplaire afin de réaliser cet article (sans parler des recherches conjointes sur le net).

    Jessica Oublié et Marie-Ange Rousseau nous présente un travail énorme, avec beaucoup de bienveillance et de curiosité, tout en restant pointu mais très accessible. Les interviews (préalablement enregistrées au magnétophone, l'appareil est d'ailleurs représenté à plusieurs reprises) sont bien retranscrites, mais également tout ce qui concerne les faits passés. Au niveau des dessins, je les trouvais initialement jolis et sympas. Puis, au fur et à mesure de ma lecture, je les ai encore plus appréciés. Ils sont incroyablement justes, et servent à merveille le texte. Rien qu'au niveau des personnages, beaucoup d'émotions sont perceptibles.

    Péyi an nou

    Sur l'image de gauche : un personnage tertiaire apprenant un fait l'offusquant, avec un froncement des sourcils et les mains qui se crispent en poings
    Sur les images à droite : des migrant·e·s arrivent en hexagone et ne connaissent que le climat des îles. Iels découvrent le froid métropolitain

    C'est d'autant plus pertinent que le contenu se veut plutôt "neutre" :  si nous suivons le parcours de Jessica et Marie-Ange qui découvrent l'histoire, elles ne jugent pas et laissent la parole aux intervenant·e·s qu'elles rencontrent. Il y a également une distinction présent/passé avec un jeu de couleurs. Le présent a des couleurs plutôt classiques, tandis que le passé est représenté avec des couleurs plus pastels et claires. C'est agréable et cela aide à la lecture. Peut être est-ce aussi une mise en avant d'un éclaircissement des situations passées? Qui sait...

    Dans tous les cas, je suis vraiment ravie de cette bande dessinée! Je l'ai adorée et je ne peux que vous la conseiller. C'est beau, c'est bien réalisé, c'est passionnant, et ça peut amener au questionnement et/ou servir de porte d'entrée (y compris pour un public jeune) si l'on désire en savoir plus sur le Bumidom. 

    Péyi an nou

     

    ~ Pour rentrer dans un peu plus dans les détails de Péyi An Nou ~
    p.s. : Si je trouve que parler de spoile est déplacé (car cette bande dessinée retrace une histoire et des faits réels), je dévoile ci-dessous une bonne partie du contenu. Le ton que j'emploi semble également moins "neutre" à l'égard du Bumidom que la BD, d'autant que j'ai un tout petit peu plus développé certains faits.

     

     

    Le Bumidom est une agence d'Etat, créée en 1963 par Michel Debré (un homme politique ayant été tour à tour ministre de l'éducation nationale, Premier Ministre de la Vème République Française, ministre de l'Economie et des Finances, ministre des affaires étrangères, ministre d'Etat chargé de la Défense Nationale, député de la Réunion jusqu'à 1988 et membre de l'Académie Française) à la suite de son voyage à la Réunion en 1959 aux coté de Charles de Gaulle.

    Le Bumidom, sous couvert d'une image d'Eldorado, de promesses de formations et d'emplois, permit à la France métropolitaine :
    - l'apport de main-d'oeuvre bon marché pour l'industrie et les services publics, avec une mise en place de "profils de migrants" (sur leur moralité, leur religion, leur apparence physique, leur santé, leur genre)
    - un contrôle et une régulation démographique des DOM jugés trop surpeuplés
    - l'enrayement des mouvements indépendantistes

    Péyi an nou

    Il est nécessaire de prendre en compte le contexte français de l'époque : la fin de la seconde guerre mondiale, un rationnement encore présent, la malnutrition, la présence du paludisme, la natalité élevée et un taux important de chaumage. Les conditions de vie des domiens sont particulièrement difficiles. En 1957, le marché commun est ouvert en Europe (il s'agit de l'ancien nom du marché intérieur avec la libre circulation des biens, des personnes, des services et des capitaux) et une concurrence apparaît. Cela a d'importantes répercussions économiques négatives sur les DOM. A cela s'ajoute la Guerre d'Algérie et l'indépendance du territoire en 1962. Des postes, précédemment occupés par des travailleurs algériens (qui prennent alors la nationalité algérienne), deviennent vacants car les administrations publiques, les hôpitaux ou la RATP ne recrutent que des français. Or ces postes sont rarement occupés par les métropolitains car en bas de l'échelle sociale et mal payés.

    La Guyane est un cas particulier car elle est faiblement peuplée dans les années 1960. Ce sont plutôt des migrations vers la Guyane qui sont organisées. D'autant plus qu'à partir de 1965 débute la construction du Centre Spatial Guyanais ou CSG - encore activité aujourd'hui - et qui attire de nombreux travailleurs français et étrangers.

    Le Bumidom est à l'origine de près de 70 000 migrations. Soit presque la moitié des venues des DOM (d'autres migrations ont lieu par le biais du service militaire ou directement par des structures privées). Ces migrations prennent modèle sur la traite. Déraciné·e·s, dépaysé·e·s, beaucoup de migrant·e·s ont le sentiment d'être considéré·e·s comme des étranger·e·s voir des esclaves, faisant écho à la célèbre phrase d'Aimé Césaire : « Les Antillais ne savent pas s'ils sont des Français à part entière, mais ils savent qu'ils sont des Français entièrement à part ».

    De nombreux scandales (on peut même parler d'horreurs) ont éclaté : 
    Le cas des Enfants de la Creuse - ou Réunionnais de la Creuse - est bien connu. Entre 1963 et 1982, plus de 2000 enfants réunionnais ont été déportés vers les départements métropolitains tels que la Creuse, le Tarn, le Gers, la Lozère ou les Pyrénées-Orientales afin de palier à l'exode rural. Des centaines de parents ont signés des procès-verbaux d'abandon alors qu'ils ne savaient pas déchiffrer ce sur quoi ils apposaient leur signature. Beaucoup de ces enfants en sont ressortis traumatisés, victimes d'exploitation économique (bonne à tout faire, travailleur sans salaire...), de maltraitance, et de racisme.
    Un autre cas est le scandale de la clinique Saint-Benoît rendu publique en Juin 1970, suite à une plainte du Docteur Roger Serveaux. En France Métropolitaine, Michel Debré s'était positionné contre Simone Veil et son projet de loi en faveur de l'avortement, le qualifiant de « monstrueuse erreur historique » . Pourtant, entre 1960 et 1970, il a encouragé la politique de contraception et d'avortement des femmes dans les DOM (qui était interdite en France Métropolitaine). A la Réunion et au sein de la Clinique Saint-Benoît, plusieurs milliers d'avortements et de stérilisations forcés ont été pratiqués par des médecins blancs sur des femmes réunionnaises. On compte près de 8000 avortements et stérilisations par an. Ils n'étaient évidemment pas déclarés comme tels mais sous d'autres noms d'opération. Ces actes horribles ont constitué une énorme fraude à la sécurité sociale, sur lesquels ces médecins (et la clinique) se sont bien enrichis. Peu de coupables ont été désignés et peu de peines ont été prononcées.
    Il y a eu aussi les émeutes de Mé 1967 en Guadeloupe. Depuis les années 1950, l'effondrement de la culture de la canne à sucre a engendré une crise économique et sociale. Des mouvements de contestation ont lieu avec une forte mobilisation dans un climat de lutte contre l'impérialisme. Parallèlement, Jacques Foccart (secrétaire général de l'Élysée aux affaires africaines et malgaches de 1960 à 1974) met en place une politique de répression et ces mouvements sont surveillés voir infiltrés. En mai 1967, des ouvriers du bâtiments réclament une hausse des salaires et une parité des droits sociaux. Le 26 mai 1967 (veille du jour de la commémoration de l’abolition de l'esclavage en Guadeloupe)  une réunion de négociation entre patronat et syndicat a lieu à Pointe-à-Pitre. Une foule est présente et soutient les revendications. S'en suit alors une révolte et des CRS tirent. Au bout de 3 jours d'émeutes, le nombre de morts officiel est de 8 personnes même si en réalité plusieurs dizaines de personnes sont tuées par les forces de l'ordre.

    Je cite ici des exemples très marquants, mais la situation est bien plus complexe que cela et évolue sur deux décennies.

    Le Bumidom est fermé en 1981 par François Mitterrand. Il reste l’ancêtre de l'ANT (Agence Nationale pour l'insertion et la promotion des Travailleurs d'outre-mer) puis de Ladom (L'Agence de l'Outre-mer pour la Mobilité). La politique de migration change au profil d'une politique de mobilité, dans le but de répondre à des demandes d'embauche de priorité régionale. Cependant un problème d'adéquation persiste entre les formations proposées et les besoins économiques locaux.

    Péyi an nou

    Source : page d’accueil du site https://www.ladom.fr/

    Les conséquences du Bumidom sont multiples : une décroissance des populations dans les DOM et inversement dans l'Hexagone, un vieillissement de la population des Antilles et une chute de la natalité (créant un risque de délitement des solidarités intergénérationnelles), un "retour au pays natal" difficile (les familles résident principalement en métropole et ont adopté le mode de vie métropolitain, les fratries entre DOM et métropole se sont distendues, il y a une méfiance à l'égard des «négropolitains» et autres hexagonaux, l'accès aux soins médicaux est plus simple en métropole, les personnes très diplômées ont moins de possibilités de perspective de promotion sociale dans les DOM). Exceptée la Guyane, le développement des DOM reste encore fragile... Cependant, vivre en Hexagone n'est également pas aisé. Même si la société s'est diversifiée et colorisée, même si officiellement être français c'est avoir la citoyenneté française, la réalité quotidienne est différente. Le racisme, notamment lié à la couleur de peau (mais pas que) persiste. D'où l'importance de ne pas oublier et de parler des "bouts manquants" de l'histoire collective française.

     

    ~ Pour aller plus loin ~  

    - Françoise Vergès est politologue, enseignante, militante féministe, antiraciste. Elle a écrit Le ventre des femmes, revenant sur l'affaire de la clinique Saint-Benoît ainsi que son contexte : https://www.livraddict.com/biblio/livre/le-ventre-des-femmes.html
    (C'est l'une des spécialistes interviewées dans Péyi An Nou)

    - Lien vers le site du Musée de l'histoire de l'immigration : http://www.histoire-immigration.fr/

    - Mé 1967, article de Paris-luttes : https://paris-luttes.info/me-1967

    - Un reportage sur le Bumidom : https://youtu.be/Ew8H1z2ldok

    - Une vidéo de Jessica Oublié sur Péyi An Nou : 

    Péyi an nou

    Merci d'être passé sur mon blog et d'avoir lu complètement (ou en partie) cet article. 

    Ci-dessous, j'ai écrit quelques mots, sur comment j'ai découvert cette bande dessinée (et d'autres trucs) si cela vous intéresse.Péyi an nou

     

    ~ Un petit hors-sujet : un festival de BD et des trouvailles ~

     

    Cet éPéyi an nouté, je suis allée au festival de la BD d'Uzès, dans le sud de la France. Fut-un temps, ce festival était assez côté. J'ai de lointains souvenirs de la Place aux Herbes (la place principale de la ville) envahie de stands et de personnes. Cette année... c'était différent. Le festival était organisé par une librairie (plutôt que par la ville), avec un ensemble de stands répartis en rectangle vers le centre de la place. Un pan entier était réservé à la vente des BDs, par la même librairie à l'origine du festival. A coté, un concert de Jazz traditionnel, L'Orchestre Syncopathique, accompagnait et rythmait la soirée avec beaucoup de succès. Un des bars de la place avait installé deux grands écrans qui diffusaient un match et rassemblaient beaucoup de personnes autour d'une bière. Il y a avait du monde. La moitié de la place - celle animée - était remplie, et le moment était agréable. Je pense tout de même que de nombreux gens n'étaient pas venus découvrir des bandes dessinées voir s'en moquaient complètement ou au contraire découvrait la présence du festival (Tiens des BDs !). Il faut également prendre en compte qu'Uzès faisait face à une rude concurrence. Du 1er au 30 juin avait lieu un festival de BD à Lyon, événement qui est juste énorme vu sa programmation. Une vingtaine d'auteurices à Uzès contre plus de 250 à Lyon... Je reconnais que j'extrapole un peu. D'une part, je vois mal les auteurices (et les lecteurices) rester une trentaine de jours dans un même festival. D'autre part, quelques invité·e·s était d'abord à Lyon puis ensuite à Uzès. Reste le choix des gens : à savoir où ils veulent et peuvent aller.

    Image associée

     La Place aux Herbes d'Uzès ~ Source : La France médiévale

    Uzès était pour moi la destination la plus pratique. De plus, j'allais vraiment à la découverte car je ne connaissais aucun des noms des invité·e·s. Si j'avais été au Festival de Lyon, je me serais automatique dirigée vers mes favori·te·s, et j'aurais moins eu cette opportunité de dénicher de nouveaux titres. Je me suis donc renseignée sur les invité·e·s, en commençant d'abord par les autrices plutôt que les auteurs. Deux couvertures m'ont tapée dans l’œil : 

    Péyi an nou

    J'accrochais énormément aux dessins de Rosie Pink, mais la BD était très courte et me semblait assez enfantine. J'ai donc opté pour Péyi An Nou, dont j'aimais également les dessins. Mais surtout, à la lecture du résumé, elle avait un sujet historique et complexe que je connaissais pas, et elle était longue (plus de 200 pages).

    Péyi an nou Péyi an nou

    Je me suis fait plaisir avec d'autres bandes dessinées. La boîte à musique (tome 01) a de très beaux dessins, un thème fantastique et de bonnes critiques. Bien qu'elle soit destinée à un public jeune,  elle m'a plu immédiatement. Ce tome avait un gros succès au près des petites filles présentes au festival : elles se succédaient avec impatience au près de Gijé pour avoir un autographe. Dolorès, à l'instar de Péyi An Nou, est beaucoup plus mature et aborde également un sujet historique (l'Espagne de 1939 et la guerre civile). J'avais déjà repéré la couverture lors de mes "investigations" sur les invité·e·s du festival. L'auteur étant assis à coté Marie-Ange Rousseau (la dessinatrice de Péyi An Nou), j'ai pu discuter un peu avec lui et il m'a donné envie de lire son oeuvre. Quant aux deux dernières BDs, ce sont des futurs cadeaux de Noël. Même si ça semble très précoce, j'ai surtout profité de l'occasion pour les avoir dédicacées.

     


  • Commentaires

    1
    JOSIANE BESSET
    Lundi 24 Septembre 2018 à 09:34

    Bonjour Julie.

    J'avais envie de lire ton blog et cela n'était pas pour tuer le temps .

    A la lecture de ce que tu as écrit je ressens que cette "déportation" d'enfants t'a profondément  touchée. Je ressens la même émotion que celle que tu as eu en découvrant le mémorial de la Shoah à Paris  .  Cela me touche aussi que tu sois sensible à ces événements . Tu découvres l'inhumanité monstrueuse de système autoritaire qui décrète ce qui est bon pour toi à ta place  : cela s'appelle une dictature.   Tu écris bien ,  c'est très agréable de te  lire et j'apprends aussi des  faits  . Tu donnes envie de lire aussi ce livre .

    Pour moi un petit bémol c'est l'écriture "inclusive" qui me gène dans la fluidité de la lecture . Autre petit conseil : relis-toi encore et encore comme si tu ne connaissais pas le contenu  : juste très difficile à faire. 

    Bravo et félicitations : beau travail (qui a du te demander un temps énorme )  , bien documenté et bien  illustré  .

    Je t'embrasse affectueusement  .

    Maman.

      • Lundi 24 Septembre 2018 à 20:23

        Merci pour ton message maman ^^, tu inaugures la section commentaire de mon blog ! 

        Milles bisous 

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