• La Sève et le Givre

    La Sève et le Givre

    La Sève et le Givre | Léa Silhol | Editions de l'Oxymore | 281 pages | 9782913939202

    La Sève et le Givre

    ~ Résumé (4ème de couverture) ~ 
     
    Trois fois les Parques ont parlé, et en accord avec leurs prophéties de ruine, Finstern, Roi de la Cour unseelie de Dorcha, doit mourir. Sauf si... Comme une dernière chance, ou un danger supplémentaire, des puissances contraires mettent au monde Angharad, née du printemps et de l'hiver, de l'élan et de la mort. Elle peut contrecarrer le destin de Finstern, ou le précipiter, et s'avance sur l'échiquier en Reine Blanche, porteuse du pouvoir de trancher entre des myriades d'intérêts divergents. Mais sans savoir quel est son destin, ni le prix qu'elle devrait payer pour écarter Finstern du sien. Au cœur des affrontements entre les fées d'Ombre et de Lumière, les Fatalités et les anciens dieux, Angharad cherche une voie qui lui soit propre, chacune de ses décisions engageant à la fois l'équilibre de la Féerie, et des Terres de Mortalité...
     
    ~ Mon avis ~
     
    La plume de Léa Silhol est magnifique. Empreinte de poésie, riche, magique, et très musicale. Elle est également assez alambiquée, d'où une nécessité de parfois relire pour suivre. La romance - ou plutôt destinée - est le point centrale, mais il y a beaucoup d'événements à côté, parallèles, comme toute la royauté seelie et unseelie et les différents royaumes et saisons variables (heureusement pour moi, car je ne suis pas le meilleur des publics pour les romances). Les personnages ne sont pas des adolescents et ils revêtent une certaine maturité que j'apprécie. Il y a beaucoup de langueur chez eux, avec une temporalité assez étirée qui me plaît. (A contrario, j'ai les poils qui se hérrissent lorsqu'il arrive plein de choses dans une histoire, en très peu de temps. Ici ce n'est clairement pas le cas!). Le rythme est par conséquent assez lent, ce qui peut déplaire si vous êtes friand.e d'action. 
     
    Il y a un côté très 'inhumain' chez les fées de ce livre, ce qui permet un certain détachement par rapport à ce qui arrive à Angharad (car si elle était humaine, les relations amoureuses qu'elle entretient - ou subit - seraient jugeables comme toxiques). Hors ici le côté féerique permet de s'en détacher plus facilement, d'accepter plus aisément les choix des différents personnages, et certains mauvais comportements (je pense notamment à un personnage en particulier) sont clairement présentés comme pernicieux (et non pas approuvés). Pour illustrer cette distanciation des fées par rapport aux être humains, un extrait du livre m'a particulièrement marquée : " Nous pourrions nous demander, à juste titre, ce qui fait que les Fées sont plus tenues par le destin que les mortels ne le sont. Serait-ce parce qu'elles sont incapables, figées dans leur l'immuabilité, de répliquer par des réponses nouvelles à d'anciennes questions ? Ou ne serait-ce pas, plus simplement, parce qu'elles sont amoureuses du destin comme elles le sont parfois de la tragédie ?
     
    Une petite phrase (sur les hommes qui ont besoin la guerre / les femmes du silence et de la solitude) m'a fait un peu tiquer. Mais, à part la notion de beauté que je trouve un tantinet agaçante (du style: 'il est beau comme la nuit' pour décrire un personnage), l'ensemble n'est pas cliché ni enfantin. Cela me change des lectures fantastiques que j'ai pu avoir. Angharad n'est pas une jeune femme impétueuse, et elle n'est pas non plus 'aveuglée' par l'amour (elle ne fait donc pas n'importe quoi par amour et ses actions sont réfléchies). Les personnages masculins sont plutôt dans l'élégance et il y n'y a pas de grossièreté de leur part. Je trouve cela agréable, et j'ai d'autant plus envie d'y croire et de connaître la fin. 
     
    J'ai d'ailleurs prévu de lire les suites : La Glace et la Nuit, opus I : Nigredo , ainsi que  La Glace et la Nuit, opus II : Albedo (qui vient tout juste d'être publié / fin mai 2020).
     
    Je suis toujours surprise de ne voir Léa Silhol que très peu citée (par la sphère booktube, sur les posts facebook/insta, dans les challenges littéraires) lorsque l'on parle de fantasy française. Or elle y a complètement sa place, voir même, y mériterait un trône. Si La Sève et le Givre n'est pas mon roman préféré (mon coup de foudre étant pour Le Dit de Frontier, tome 1 : Musiques de la frontière), c'est quand même une lecture que je recommande, belle, enivrante, qui permet de nous évader dans un monde de féérie. 
     
    Fragiles ou contagieuses
     
      
    A titre d'information, une édition révisée de la Sève et le Givre est à paraître. Vous trouverez plus d'informations sur le site de Nitchevo Factory (une agence littéraire), en particulier Transmeare qui retrace le travail de Léa Silhol ici : http://nitchevo.net/factory-edition/catalogue/transmeare
     

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  • Commentaires

    1
    Vendredi 5 Juin 2020 à 15:21
    Mahault

    C'est une autrice que j'ai très envie de découvrir, et cela depuis longtemps. Justement, j'ai emprunté à la bibliothèque Musiques de la frontière - ton coup de foudre me conforte dans l'idée que j'ai fait le bon choix ^^.

      • Dimanche 7 Juin 2020 à 00:15

        Bonne lecture alors, j'espère que tu aimeras !

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