• Elantris
     
    Elantris | de Brandon Sanderson | éditions Le Livre de Poche | 800 pages | 9782253083344

     


    ¤ Résumé ¤

    Il y a dix ans, la sublime cité d'Elantris, capitale de l'Aléron, a été frappée de malédiction. Ses portes sont désormais closes et nul ne sait ce qui se passe derrière ses murailles. Kaë est devenue la première ville du royaume. Quand la princesse Sarène y arrive pour épouser Roaden, l'héritier de la couronne, on lui apprend qu'il vient de mourir. Veuve d'un homme qu'elle n'a jamais vu, Sarène choisit pourtant de rester à la cour, et tente de percerle mystère d'Elantris...

    ¤ Mon avis ¤

    J'ai lu ce livre en lecture commune lors du challenge "Mois de la fantasy", organisé en mai 2021 par Stéphanie de la chaîne Pikiti Bouquine. Si Elantris a séduit beaucoup de personnes, cela n'a pas été mon cas et j’en suis ressortie assez mitigée.

    Un point m'a marquée, je ne l'ai pourtant pas retrouvé dans d'autres critiques, c'est le traitement des femmes par l’auteur. Il est, à mon sens, au mieux maladroit : c'est-à-dire que Brandon Sanderson met en valeur son personnage féminin principal (Sarène) notament en la comparant aux – quelques rares – autres femmes qui apparaissent soit comme trop passives, soit stupides, soit parfois vénales (lorsqu'elles tentent de séduire les nobles riches célibataires pendant les bals). Le plus mauvais traitement est réservé à la reine (Eshen), sans cesse disqualifiée : les termes ’stupide’ et 'écervelée' reviennent plusieurs fois et sa logorrhée est fortement critiquée. Le pire est le moment où l’auteur, au travers du regard de Sarène, juge cette reine comme responsable du comportement sexiste de son époux, le roi (Iadon): « ...il devait passer plusieurs décennies à écouter Eshen bavasser. Cela pouvait expliquer pourquoi les femmes lui inspiraitent un tel sentiment de frustation... ». Hors tout cela m’a mise particulièrement mal à l’aise. Ce n'est pas acceptable pour moi, je n’ai pas envie/je n’aime pas retrouver ça dans mes lectures. Une héroïne "féministe" se doit d'être un tant soit peu solidaire avec ses paires, mais ici je perçois juste une tentative ratée de féministe avec le personnage de Sarène.

    Coté texte, pas mal de passages sont assez immatures. L’auteur tient vraiment ses lecteurices par la main, il explique tout/trop les actions de ses personnages, et de nombreuses longueurs s'en font ressentir. Certains choix de mots sont trop familiers par rapport à l’univers plutôt médiéval du livre. Le terme d' "écolière” m’a particulièrement interpellée, utilisé pour parler de Sarène comme suit « ...elle ressemblait davantage à une écolière qu’à une femme mûre... ». Je ne m'imagine pas un seul instant qu’il existe des écolières dans l’univers d’Elantris, et donc ce mot n'a aucun sens dans l'histoire. Le personnage même de Sarène manque de cohérence, ses qualités sont listées mais ne sont pas bien mise en situation : elle "connait la politique" - alors pourquoi ne sait-elle pas que son oncle et son cousin sont présents à la cour du roi Iadon? (je rappelle qu'elle est pourtant en Arelon pour y former une alliance avec son pays natal, le Teod) , elle a "un charisme naturel de grand chef" - or les personnes qu'elle croise focussent sur son physique/sa grande taille, et on apprends que la plupart des gens se moquaient d'elle lorsqu'elle vivait encore au Teod.
    Je suis plusieurs fois restée dubitative par rapport à ce que je lisais. J'espérais une plume plus subtile et j'ai vraiment eu le sentiment qu'Elantris s'adressait plutôt à un public jeunesse qu'adulte.

    Pour terminer sur un avis plus positif, j’ai quand même trouvé l’intrigue intéressante, surtout concernant les évènements autour de la cité Elantris. J’ai dévoré la dernière partie du livre parce que je voulais connaître le fin mot de l’histoire, et j'étais contente que le rythme s'accélère brutalement. Si le début est très long à démarrer, la fin du livre n'est que de l'action (ce qui peut déplaire, et je le conçois, mais j'avais envie que ça se termine). L’univers décrit est extrêmement riche, malgré les faiblesses d'écriture, et le texte se révèle assez accessible et facile à lire.
    Je nuance également mon avis car Elantris est le premier roman de Brandon Sanderson et qu’il manquait peut être d’expérience en tant qu’auteur. J'envisage d’essayer Les Archives de Roshar du même auteur, que l’on m’a chaudement recommandé comme étant sa meilleure œuvre.


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